La scolarité au Burkina Faso

Le Centre Agricole et Pastorale de Lioulgou

La démographie galopante et le développement de l’enseignement primaire au Burkina Faso ont provoqué une prise de conscience chez les villageois : les enfants sont nombreux par famille et l’éducation traditionnelle bât de l’aile face à la modernité qui gagne toutes les couches sociales du pays. Un village sans structure scolaire est une bombe à retardement qui menace tout le reste ! Les villageois de Lioulgou ayant conscience de ce fait ont suivi l’exemple du village de Kokemnore et solliciter un collège technique agricole pour leurs enfants. C’était en 2003. La naissance du lycée St Philippe de Koupéla nous avait appris toutes les difficultés à surmonter avant d’atteindre le but !

Aussi la requête des villageois de Lioulgou nous a plongés dans une hésitation : avons-nous les moyens de répondre positivement à leur attente ?

Trois années se sont écoulées sans décision de notre part, jusqu’au jour où un élève d’André SILGA a proposé de soumettre ce projet à son père, monsieur Jean Claude CROS, travaillant à Air France.

C’est alors que le miracle s’est produit ! Monsieur Jean Claude CROS a porté notre dossier à la Fondation d’Entreprise Air France qui a donné une suite favorable en débloquant des fonds pour la construction d’un premier bâtiment de 4 salles salles de classe.Et en 2007, le collège agricole et pastorale de Lioulgou ouvrait ses portes à une soixantaine d’élèves, enfants de Lioulgou et des villages environnants !

A ce jour, ce collège scolarise près de 300élèves et n’a pas encore atteint son objectif qui est d’être un pôle d’excellence en matière d’enseignement agricole.

En effet, les villageois veulent bien envoyer leurs enfants au collège mais d’entre eux souhaitent voir leurs progénitures s’engager dans des études débouchant sur l’agriculture ou l’élevage !, persuadés que leurs enfants risquent de vivre les mêmes conditions agricoles archaïques qu’eux !

C’est pourquoi un travail titanesque de pédagogie et d’explication est engagé par le personnel pédagogique pour faire comprendre aux parents et aux élèves, la noblesse de l’activité agricole et pastorale qui du reste est la première activité et la première richesse du Burkina ! Elle occupe près de 80% de la population burkinabè et depuis les indépendances dans les années 1960, rien n’a été fait pour promouvoir des écoles techniques agricoles et d’élevage. Pour preuve, seul le lycée de Nanoro dans la Province du Boulkiemdé offre péniblement une formation diplômante de qualité en agriculture et élevage ! C’est bien le comble pour un pays dont la majeure partie de la population tire sa principale subsistance alimentaire de son sol !

Le développement du Centre Agricole et Pastoral de Lioulgou sera de longue haleine : les programmes sont bien définis et l’objectif est d’aller jusqu’au cycle BTS agricole et élevage, mais avant d’y parvenir, nous devons convertir chez les burkinabè, cette mentalité tenace qui consiste à croire qu’être agriculteur ou éleveur est un statut social inférieur et dévalorisant. Or tout le monde sait que sans l’agriculture et l’élevage, le Burkina n’existerait pas comme pays !

La tâche est rude, mais nous ne désespérons pas d’y arriver avec l’aide de tous.

Merci de nous soutenir !

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